Arrivé à l’été 2019 dans la ville de Manchester, le milieu de terrain Rodrigo Hernández Cascante est parvenu à s’adapter et s’imposer dans le onze des Citizens. Pep Guardiola le souhaitait, les supporters eux, étaient un peu plus perplexe quant à l'apport qu’il pouvait apporter. Aujourd’hui, l’international espagnol de 25 ans est certainement l’un des facteurs de la maîtrise, que l’on connaît, de Manchester City sur tous ses adversaires.
Presque l’un des seuls persuadés de son coup, Pep Guardiola assurait : “ Nous avons un incroyable milieu de terrain pour la prochaine décennie ”. Utile de rappeler qu’à son arrivée, Rodri n’a pas plus de 150 matches à son compteur : donc simple coup de bluffe ou vision folle ? Si l’on dresse un bilan rapide, le parcours jusqu'en finale de Ligue des Champions marque les esprits, venant couronner, ou presque - défaite 1-0 face à Chelsea - , deux années où l’espagnol a su monter en puissance.
Une équipe qui lui correspond à la perfection
Rodrigo est un jeune joueur, mais rempli de maturité. Un joueur capable de prendre le contrôle d’un match pendant un instant par sa prise de balle. Le remplaçant de Fernandinho doit incarner ce rôle, car sans cela, les plans du tacticien espagnol se voient vite chamboulés. Quand il faut conserver le ballon, le milieu défensif est la plaque tournante, un peu comme si l’on désignait ce joueur au centre du terrain pour une conservation à l'entraînement.
Et Rodri l’a vite compris. Aller de l’avant avec le ballon, il faut, mais le garder est une obligation. Sa présence est indispensable à la conservation et à la récupération haute du ballon pour ne pas quitter la surface adverse. La saison passé, Rodri était le joueur citizen qui remportait le plus de ballons dans le tiers offensif du terrain. A l’image de Busquets, à qui il est souvent comparé, Rodri évolue dans un pivot très maniable pouvant se retrouver derrière ses centraux comme à la hauteur des phénomènes devant lui sur quelques actions. C’est indiscutable, Rodri aime avoir le ballon au pied et dicter le rythme. Et lorsque des joueurs de talent comme De Bruyne ou Mahrez vous épaule, les solutions pour le porteur se multiplient très facilement, parfois trop facilement. Guardiola avait vu juste quant à la complémentarité obtenue une fois ces éléments associés.
Discret, mais indispensable
Derrière les performances de haut vol d’Ilkay Gundogan, de Phil Foden, ou encore de Bernardo Silva, depuis plus d’un an, Rodrigo fait moins parler. Et pourtant, lorsqu’il n’est pas titulaire cette saison, Manchester City peine. Cette saison, ce sont les défaites face à Crystal Palace et Leipzig, ou encore le déséquilibre de l’équipe face à Leicester (victoire 6-3) lors du Boxing Day, qui ont démontré à quel point le milieu défensif est indispensable que ce soit pour faire le travail sans ballon ou avec ballon. Car, hormis des capacités physiques impressionnantes - 1m91, capacité athlétique : il parcourt en moyenne 11,7 km par rencontre en C1 (So Foot) - ses capacités ballon au pied, ne sont pas moins impressionnantes.
Capable de casser les lignes adverses, Rodri incarne ce facteur X indispensable. La preuve avec ses heatmaps montrant depuis plus de 2 ans que l’espagnol évolue principalement à une hauteur supérieur au rond central (Skysports). Une position qui permet aux Citizens de multiplier les séquences avec ballon. Chose parfois rageante pour leurs adversaires, lorsque ces derniers rentrent aux vestiaires avec un pourcentage de possession de balle inférieur à 30%.
Plutôt maître du jeu en période de possession du côté de Villarreal et plutôt récupérateur agressif du côté de l’Atletico sous les ordres de Diego Simeone, Rodri est parvenu à combiner ces 2 qualités dans son jeu depuis son arrivée à Manchester, ce qui fait de lui un joueur “couteau-suisse” capable de s’adapter facilement à l'opposition. Les supporters des Skyblues n’ont pas à s’inquiéter pour l’instant, le milieu espagnol est sous contrat jusqu’en juin 2024, et ne semble pas avoir la tête ailleurs.
Nathan Bigué, de la ToileduFooteux
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